PARTICIPANTS
Mark Brisley
Directeur général et chef, Fonds Dynamique
Martha Adams
Planificatrice financière
PRÉSENTATION
Voix hors champ : Vous écoutez On The Money de Fonds Dynamique, une série de balados qui vous donne accès à certains des portefeuillistes les plus aguerris en gestion active ainsi qu’à des maîtres à penser dans le domaine de la finance. Lors de nos rencontres, nous posons à nos invités des questions pertinentes afin de connaître leur point de vue sur la conjoncture et de recueillir leurs conseils sur la manière de composer avec le contexte actuel. Bienvenue à un autre balado On the Money.
Mark Brisley : Mon nom est Mark Brisley. Je serai votre animateur. Vu les circonstances inhabituelles auxquelles la planète a dû s’adapter au cours des 15 derniers mois et qui ont modifié nos routines, nos activités personnelles et professionnelles ainsi que notre façon de communiquer, il n’est pas surprenant que nous réfléchissions de plus en plus à notre manière de composer avec la pandémie et les conséquences que cette dernière aura sur notre vie à court et à long terme.
Maintenant que nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel, il est tout à fait normal de réfléchir à ce que nous avons appris sur nous-mêmes et sur nos relations compte tenu de l’ampleur des bouleversements que nous avons vécus. Aujourd’hui, nous plongeons dans un sujet qui nous touche tous d’une façon ou d’une autre et qui a pris une plus grande importance, même s’il n’est pas vraiment en lien avec la pandémie : notre relation avec l’argent.
De fait, selon notre invitée, notre rapport avec l’argent et la finance est souvent empreint de confusion, d’incertitude et de détachement. C’est parce que notre conseiller cherche essentiellement à recueillir de l’information et à dresser une liste de tâches à accomplir au lieu de comprendre réellement d’où vient le rapport avec l’argent de son client. C’est en étant à l’écoute de ses émotions que le client peut être en contrôle de sa relation avec l’argent.
À titre de planificatrice financière agréée, Martha Adams aide ses clients à planifier leurs finances et à atteindre leurs objectifs. Elle s’est donné pour mission de changer la nature de la relation que les gens entretiennent avec l’argent et la finance et la façon d’en parler, car elle croit que chaque personne peut avoir un effet positif sur sa vie. Il lui suffit de bien comprendre sa situation financière et son cheminement pour en reprendre le contrôle.
Auteure de Cleopatra's Riches, qui a remporté un immense succès à l’international, elle y raconte ses propres expériences et propose des outils pour faire évoluer notre rapport avec l’argent et la finance. Martha, nous sommes heureux de vous accueillir.
Martha Adams : Merci de m’avoir invitée.
Mark : La littéracie financière est un sujet qui vous intéresse beaucoup et qui s’apparente énormément à l’autonomisation financière. Vous proposez d’ailleurs un nouveau point de départ pour établir un solide rapport avec nos finances. Pouvez-vous nous expliquer?
Martha : En fait, notre capacité à acquérir une autonomie financière dépend essentiellement de nous. Avant même d’analyser les données, nous devons d’abord définir nos émotions et nos croyances à l’égard de l’argent. En fin de compte, l’argent n’est qu’un concept que nous nous sommes construit au fil de nos expériences et des émotions qu’elles ont suscitées.
Lorsque nous nous remémorons des événements qui ont ponctué ou marqué notre vie, l’argent y a souvent joué un rôle qui évoque chez nous des émotions. C’est à ce moment que nous réalisons à quel point l’argent est bien plus que des chiffres.
Mark : Votre livre est unique, à mon avis, car il présente une tout autre perspective sur les marchés et m’a fait découvrir des aspects auxquels je n’avais jamais pensé. J’ai découvert que nous entretenons malgré nous une foule de préjugés négatifs envers l’argent. Pourriez-vous nous donner des exemples de situations dans lesquelles l’argent est associé à certaines émotions?
Martha : Nous pouvons observer le phénomène dans le processus qui consiste à faire de l’argent pour ensuite le dépenser. On dépense parfois l’argent plus vite qu’on en fait. On cherche alors à intégrer la notion d’épargne à ce processus. On peut choisir d’en faire une priorité et de mettre de l’argent de côté au début du mois ou d’épargner ce qu’il nous reste à la fin du mois.
Ce processus peut toutefois être perçu comme étant négatif. Voici pourquoi. Tout d’abord, voyons quelles sont les émotions que nous associons aux mots « faire », « dépenser », ou même « épargner ». On peut penser que faire de l’argent est positif.
Faire de l’argent est souvent bien perçu, mais lorsque nous creusons un peu la question, nous découvrons que le concept est associé à plusieurs préjugés et émotions négatives comme l’avarice, la culpabilité ou l’angoisse. Faire de l’argent est associé au travail et au stress qui en découle. Finalement, on se rend compte que faire de l’argent est souvent perçu de façon négative. Regardons maintenant l’autre partie du processus. Pensez-vous que dépenser de l’argent est bien vu? Nous en éprouvons une satisfaction immédiate, n’est-ce pas?
Mark : Je n’ai aucun problème avec ça.
C’est probablement encore plus facile depuis le confinement.
Martha: Vrai, nous sommes nombreux à croire que dépenser de l’argent a des effets positifs sur nous, tandis que faire de l’argent est perçu de façon négative. Nous éprouvons du plaisir à dépenser de l’argent. Nous en retirons une satisfaction immédiate. Ça nous fait du bien. Mais qu’est-ce qui se passe quand vient le temps de payer notre carte de crédit ou que nous découvrons combien il nous reste dans notre compte de banque? Nous réalisons alors combien nous avons dépensé.
La sensation que l’on éprouve à ce moment est bien différente et s’apparente plutôt à la culpabilité et au regret d’avoir dépensé notre argent. Nous constatons que l’argent que nous avons dépensé est parti, pour de bon. Comme ce processus génère des émotions négatives, on veut y mettre fin et le transformer en quelque chose de positif. C’est alors que le concept d’épargne entre en jeu. On nous enseigne que l’idée d’épargner est positive, n’est-ce pas Mark?
Mark : Tout à fait.
Martha : C’est ce que l’on pourrait croire vous et moi, car toute notre vie tourne autour de ce concept, mais réfléchissons à ce que nous ressentons à l’idée d’épargner. On peut alors penser s’épargner des souffrances, comme si quelque chose de grave pouvait nous arriver, même s’il s’agit seulement d’un moyen d’éviter de dépenser.
Nous ressentons des émotions négatives à chaque étape du processus, mais nous pouvons changer notre façon de voir les choses et ressentir des émotions positives. Au lieu de penser à faire, dépenser et épargner de l’argent, nous pouvons chercher à gagner de l’argent, à le faire fructifier et à en profiter. Ces mots évoquent des émotions très différentes. En adoptant ce nouveau modèle, nous pouvons changer notre rapport à l’argent et le rendre positif.
Mark : Je vous écoute parler et, comme parent, je réfléchis aux valeurs que je transmets à mes enfants. J’ai deux adolescents à la maison, un plus jeune et un plus vieux qui semble préoccupé par l’argent. Puisque nous analysons notre rapport avec l’argent comme adulte et parent, à quel moment devrions-nous aborder le sujet avec nos enfants?
Martha : N’attendez pas pour discuter d’argent avec vos enfants. Si nous sommes capables de définir nos sentiments et nos croyances, et c’est exactement le but de l’exercice aujourd’hui, nous pourrons mieux transmettre nos valeurs à nos enfants. Il est surtout important d’identifier les sujets tabous et les raisons pour lesquelles nous préférons éviter d’en parler. C’est seulement après avoir analysé notre rapport à l’argent que nous pouvons éliminer les perceptions négatives et choisir les messages et valeurs que nous voulons transmettre à nos enfants.
Il faut leur expliquer comment faire et non pas seulement leur transmettre de l’information. Il faut échanger de façon ouverte et constructive et les aider à développer leur intelligence émotionnelle sur la question de l’argent. C’est ainsi que nous les aidons à construire les bases de la littéracie financière pour comprendre l’information qui leur sera transmise.
Mark : Il s’agit d’un excellent conseil, car nous en voyons l’utilité. Le système d’éducation semble mal outillé pour ce type d’apprentissage. Est-ce que je me trompe?
Martha : Vous avez totalement raison, Mark. Je crois que l’on ne s’entend pas sur qui devrait être responsable de parler d’argent avec nos enfants. Les parents pensent que ce rôle incombe à l’école, et vice versa. Lorsque nous comprenons mieux d’où vient notre rapport avec l’argent et les valeurs qui nous ont été transmises, nous pouvons choisir ce que nous voulons enseigner à la génération suivante. Nous pouvons leur transmettre nos apprentissages et nos valeurs ou leur parler des changements que nous voulons apporter à notre vie, celle de notre famille et des générations suivantes.
Mark : Il est sans doute plus facile de commencer à parler d’argent assez tôt avec nos enfants pourvu qu’on ait la confiance et les outils pour le faire. Je suis convaincu que certains de nos auditeurs qui sont bien avancés dans leur planification financière se demandent s’il est maintenant trop tard pour changer leur rapport avec l’argent. Notre point de départ est-il différent de celui des autres?
Martha : Notre rapport à l’argent est bien personnel et nous suit tout au long de notre vie. Le concept se construit au fil du temps à partir de nos émotions et de nos croyances. Comme notre vie, nos finances nous font ressentir toute une panoplie d’émotions. C’est en étant à l’écoute des émotions que nous éprouvons que nous pouvons finalement comprendre notre rapport avec l’argent et mieux communiquer.
Mark : Il est maintenant temps d’aborder le sujet de l’heure, la pandémie. L’argent n’a rien à voir avec la pandémie, mais cette dernière a bouleversé notre vie à plusieurs égards, en particulier nos habitudes de consommation. Nous avons observé un accroissement du nombre d’achats impulsifs, d’achats pour tuer l’ennui, l’émergence du « facteur Amazon » et une vague de grosses dépenses.
Regardez par exemple l’explosion du nombre de ventes de résidences secondaires à des prix nettement plus élevés que leur valeur sur le marché que la situation en est devenue ridicule. Ce genre de comportement fait augmenter le taux d’endettement des gens qui doivent espérer que les taux demeurent au même niveau afin de pouvoir gérer leur situation financière. Comment pouvons-nous gérer notre situation financière et l’analyser compte tenu de tout ce qui s’est passé durant la pandémie?
Martha : Lorsqu’on décide d’analyser une situation, c’est que l’on a pris conscience de ce que l’on ressent, une condition essentielle pour y arriver. La première étape est donc d’écouter ses émotions. Nous avons vécu une période de profonds bouleversements, période qui n’est pas encore tout à fait terminée, et le fait d’en prendre conscience nous aide à parler d’argent d’une autre façon. De fait, lorsqu’on analyse notre façon de dépenser, nous voulons souvent changer certaines de nos habitudes, mais nous avons tendance à avoir une opinion de nous qui est négative par rapport à l’argent.
Difficile d’espérer un résultat positif lorsqu’on part avec une opinion négative, non? Voici un exemple. Après avoir analysé nos habitudes de dépenses pendant la pandémie, nous concluons qu’il est temps de rembourser nos dettes, de mieux gérer notre argent et de réduire nos dépenses. Selon vous, ces affirmations sont-elles positives ou négatives?
Mark : A priori, je dirais qu’elles sont positives.
Martha : Exactement, car nous pensons agir pour le mieux, n’est-ce pas? Nous exprimons notre besoin d’apporter des changements positifs, mais demandons-nous ce qui nous motive à apporter ces changements. Vous avez bien dit, « a priori » ils sont positifs. Vous avez également parlé de faire une analyse, alors allons-y. Demandons-nous ce que nous ressentons réellement lorsque nous exprimons nos besoins. La satisfaction de nos besoins est rarement une source de motivation. On la considère plutôt comme une obligation qui s’accompagne d’un sentiment de culpabilité. Nous nous jugeons de façon négative.
Comment espérer un résultat positif si nous nous jugeons d’une telle façon? Voici un fabuleux exemple où nous pouvons comparer notre intelligence émotionnelle avec notre côté rationnel. Nous laissons tomber les émotions négatives associées aux besoins et nous commençons à exprimer nos désirs. Nous sommes à l’origine de nos désirs et nous prenons les choses en main pour arriver à nos fins. Mark, et tous ceux à l’écoute, réfléchissez à quelque chose que vous avez désiré et à ce que vous avez fait pour l’obtenir.
Mark : Plusieurs exemples me viennent en tête.
Martha : Peu importe l’exemple choisi, dites-moi qui en était à l’origine?
Mark : Moi, la plupart du temps, mais en tenant compte de la famille et de la façon dont ce serait perçu.
Martha : Nous pouvons en effet nous concentrer sur les perceptions et nous laisser influencer, mais nos désirs nous appartiennent et personne d’autre ne peut se les approprier. Les besoins sont souvent orientés vers l’extérieur, tandis que les désirs reposent sur notre volonté de les réaliser envers et contre tous.
Ce sont les émotions qui sont associées aux besoins et aux désirs de même que leurs résultats qui les distinguent réellement. Comment changer notre rapport avec l’argent qui est axé sur les besoins pour l’orienter sur nos désirs? Comment délaisser les obligations et la culpabilité pour faire place à nos désirs? Laissons-nous la liberté de comprendre et de décider de passer à autre chose. Laissons derrière nous les décisions prises pendant la pandémie et promettons-nous d’agir. C’est alors que nous pourrons mieux analyser notre rapport à l’argent et le comprendre.
Mais encore, nous pourrions nous prendre en pitié. L’important est de nous donner la possibilité d’avancer, sans relâche, et c’est pour cette raison que nous devons nous donner un objectif. Si nous nous contentons de faire le bilan et de nous juger, nous n’irons nulle part.
Maintenant que nous avons un objectif, que nous savons ce que nous voulons accomplir, nous pouvons trouver une façon d’y arriver et d’apporter tous les changements positifs en cours de route, ce qui nous motive à aller encore plus loin. Je dis toujours qu’une chose en entraîne une autre. Vous trouverez peut-être que c’est le temps d’appeler votre conseiller financier et de créer un plan ou de le modifier pour aller dans la direction que vous souhaitez.
Mark : Notre discussion me rappelle que, à l’époque, je me souviens que mon père me le faisait toujours remarquer, l’argent me brûlait les doigts. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et l’argent ne semble plus être un problème, car nous pouvons acheter ce que nous voulons tellement plus facilement. Le fait est que nous pouvons nous offrir ce que nous voulons plus facilement grâce à la technologie.
Cette facilité est-elle une raison de plus pour être à l’écoute de ses émotions et entretenir un rapport plus sain avec l’argent et ses finances?
Martha : Tout à fait. C’est un excellent point. Le processus de faire de l’argent pour le dépenser peut être alimenté d’une multitude de façons, en particulier en ce moment à cause de tous les facteurs que vous avez évoqués : l’accès au capital, l’exposition aux publicités et la facilité de dépenser. À partir d’une simple application, vous pouvez trouver l’article convoité et l’acheter en un rien de temps. Il suffit parfois d’un simple clic pour le recevoir le lendemain.
Je ne veux pas insinuer que ce n’est pas bien d’acheter, car ce serait généraliser, mais si je me trouve dans un cycle négatif et que j’ai accès à plus de capital, que j’utilise une panoplie d’applications et que je suis bombardée de publicités, je me retrouve à alimenter ce cycle. C’est une autre raison pour laquelle, plus que jamais, il est temps d’analyser les émotions que nous éprouvons à l’égard de notre relation avec l’argent, car nous pouvons ainsi en prendre le contrôle.
Mark : Il s’agit d’un excellent conseil. Dans la même veine, je sais que vous avez à cœur d’aider les investisseurs, quiconque veut épargner et cherche à obtenir les conseils d’un conseiller financier compétent. Dites-nous comment tout ce que nous avons appris aujourd’hui et toute la réflexion entourant notre relation avec l’argent et les émotions qu’elle suscite peuvent nous aider et influencer notre relation avec un conseiller?
Martha : En étant à l’écoute des émotions que vous ressentez à l’égard de l’argent, vous pouvez vous placer au centre de la conversation avec votre conseiller. La communication s’en trouve ainsi enrichie. Vous êtes également plus à l’aise de poser des questions et d’intervenir. Cela peut sembler simple, mais l’effet est important, parce que vous ne faites plus seulement confiance à votre conseiller. Vous vous faites aussi confiance en tant que partie prenante.
Vous avez une plus grande confiance à l’égard de vos finances et vous commencez à considérer votre conseiller comme un spécialiste à qui vous faites appel et non plus comme l’expert. Ces deux mots suscitent des émotions très différentes. La différence tient à la façon dont vous considérez votre rôle dans votre relation avec l’argent et les émotions que vous éprouvez. Lorsque vous considérez votre conseiller comme un spécialiste, vous reconnaissez du même coup que vous êtes le spécialiste de vous-même, car vous avez appris à reconnaître vos émotions et vos croyances.
Mark : Une qualité que nous associons systématiquement à notre gestion de l’argent et de nos finances ou à celle des personnes auxquelles nous faisons appel pour nous aider est l’intelligence. Nous voulons absolument être la personne la plus intelligente ou trouver la personne la plus intelligente pour nous aider. Or, nous ne parlons pas assez de l’intelligence émotionnelle. J’aimerais savoir ce que vous en pensez et que vous nous expliquiez quelles en sont les conséquences sur le processus de planification financière.
Martha : J’encourage certainement les gens à se doter d’un plan financier complet. Leur plan sera complètement différent si l’on aborde la question du point de vue de l’intelligence émotionnelle, contrairement à une approche axée sur le QI ou le côté rationnel. S’ils commencent sur les bonnes bases, c’est-à-dire en se basant sur les émotions qu’ils ressentent, cela donne un sens, de la valeur et une utilité à tout le travail accompli durant le processus de planification, car on obtient un plan et des recommandations qui leur ressemblent.
Comme le client joue un rôle actif dans le processus, il ne se sent pas obligé de s’adapter à des contraintes. Au contraire, son plan est parfaitement adapté à sa personnalité, car il a été impliqué. Mark, permettez-moi de vous raconter une anecdote qui s’est passée avec une personne qui ne fait pas partie de ma clientèle. J’ai été témoin de la participation d’une influenceuse sur les médias sociaux dans le cadre d’un entretien que j’ai réalisé avec elle. Elle avait retenu les services d’un conseiller et disposait d’un plan financier complet qu’elle révisait régulièrement. Mark, d’après vous, a-t-elle participé au processus de planification?
Mark : Bien sûr, parce qu’elle consultait régulièrement son conseiller avec qui elle révisait son plan.
Martha : J’aurais dit la même chose, parce qu’elle semblait être à son affaire, mais était-elle à l’aise de poser les questions qu’elle voulait? Sentait-elle qu’elle participait vraiment dans le processus et qu’elle pouvait donner son avis? Est-ce que son conseiller jouait le rôle de l’expert ou était-il son spécialiste? Après avoir lu mon livre, elle m’a confié que la première chose qu’elle a faite a été d’appeler son conseiller et de lui poser des questions. Elle a commencé à jouer un rôle très actif. Elle a alors senti une réelle collaboration. Son conseiller était devenu son allié.
Elle a commencé à écouter sa petite voix intérieure et à participer. Elle s’est alors sentie valorisée, ce qui a enrichi sa relation et ses conversations. Ça a été le cas de sa relation avec son conseiller et de la relation qu’elle et son mari entretiennent avec leur conseiller, car elle était désormais plus que celle qui tient le crayon. Elle posait des questions et voulait collaborer avec son spécialiste et être au cœur de ce qu’elle estime maintenant être la place qui lui revient dans la conversation. Tout ça parce qu’à la base, elle a adopté une nouvelle perspective. Elle croit en ses capacités et elle peut atteindre ses objectifs.
Mark : Je réalise que certaines personnes qui écoutent ce balado diront qu’il s’adresse aux gens de la classe moyenne ou aux investisseurs débutants, mais je crois que vous avez bien montré qu’il s’adresse à tout le monde, peu importe leur situation financière. Il est important de comprendre quelles sont nos valeurs et qu’elles n’ont rien à voir avec notre compte en banque.
Martha : Certainement, car notre relation avec l’argent est bien personnelle et ne dépend pas de notre richesse, de l’endroit où nous avons grandi ou des écoles que nous avons fréquentées. Voici l’exemple d’un producteur bien connu qui vient d’une famille riche. On aurait pu croire que l’argent n’était qu’une source de bonheur.
Or, l’argent était surtout associé à la peur, car ses parents lui répétaient sans cesse qu’ils pourraient tout perdre. Ils lui ont transmis leur peur, qui s’est installée dans sa vie, sa relation avec son conseiller, son mariage, ses décisions d’affaires. Cette peur qui le paralysait teintait son quotidien.
La peur peut être ressentie par n’importe qui. C'est pourquoi il importe d’être à l’écoute de nos émotions. Lorsque nous prenons conscience de nos émotions, nous pouvons composer avec elles et cesser de nous juger.
Mark : Au début du balado, nous avons parlé, en faisant référence à la pandémie, de plusieurs facteurs que nous croyons être des accélérants. Si vous avez suivi les marchés au cours de la dernière année et demie, vous avez constaté qu’ils ont été influencés par de nombreux facteurs de façon opportuniste. À cause de la pandémie, on s’attend à ce qu’une occasion débouche sur un résultat, ce qui incite les gens à investir dans certains secteurs.
Vous avez évoqué le sentiment de peur et je suis heureux que vous l’ayez fait, car cela nous permet de mieux comprendre le syndrome de la peur de manquer quelque chose ou FOMO, « fear of missing something », en anglais, qui semble s’être répandu. Nous en avons eu un bon exemple lors de l’engouement pour GameStop et son action, qui a fait grimper sa valeur en bourse et attiré l’attention des médias.
Des amis m’appelaient trois semaines après pour me demander s’il était trop tard pour acheter des actions de GameStop. Cette peur de manquer quelque chose semble liée davantage à l’intelligence émotionnelle dans le processus de planification financière. Qu’en pensez-vous? Est-ce un phénomène réel? Abordez-vous la question dans votre livre? Notre sujet d’aujourd’hui a-t-il des conséquences sur le processus de planification financière?
Martha : Bien sûr que oui. Votre question résume bien notre discussion. Tout ce dont nous avons parlé se retrouve dans le phénomène GameStop qui est bien réel. Lorsque nous écoutons notre intelligence émotionnelle pendant notre planification financière, nous nous approprions notre plan financier qui devient un élément central et une partie intégrante de nos réflexions. Notre plan repose sur nos objectifs, ce qui oriente nos discussions et nos décisions en matière de placement. Nos objectifs sont établis en fonction de nos désirs, qui nous appartiennent.
Nous formulons alors nos questions et nos demandes en toute confiance sans nous comparer, sans avoir peur de manquer quelque chose. Notre intelligence émotionnelle est plus aiguisée et nos discussions avec notre conseiller s’en trouvent enrichies. Cela change notre façon de poser des questions à notre conseiller et nous n’hésitons plus à prendre le téléphone ou organiser une rencontre sur Zoom ou Teams pour le faire. Nous lui demandons maintenant de nous aider à comprendre certaines choses et de nous confirmer si elles nous conviennent. Nous n’hésitons plus à faire appel à ses services, car il est devenu notre spécialiste et notre allié.
Nous sommes rassurés de savoir que notre conseiller est là pour nous aider à atteindre nos objectifs et que nous pouvons lui poser des questions, encore et encore. Nous sommes heureux de lui demander des clarifications ou des explications, comme dans le cas du phénomène GameStop ou tout autre événement qui se produit rapidement et que nous voudrions comprendre ou auquel nous voudrions participer. Nos réflexions et nos questions ont une incidence sur notre plan et doivent nous convenir et nous faire oublier ce qui se passe autour.
Ce qui compte, c’est de suivre notre plan sans avoir peur de manquer quelque chose ou nous comparer aux voisins. Ainsi, nous pouvons prendre des décisions éclairées, en toute connaissance de cause. L’élément le plus important est que dès le départ, nous avons placé notre intelligence émotionnelle au centre de notre relation avec l’argent.
Mark : Tout ce dont nous avons discuté tourne autour d’un nouvel élément à prendre en compte, mais qui est souvent ignoré et dont on ne parle pas pendant que nous travaillons à bâtir notre patrimoine et que nous tentons d’en profiter. Quelle est la prochaine étape que nous pouvons proposer aux auditeurs qui nous écoutent, qui ont peut-être lu votre livre et qui sont prêts à passer à l’action?
Nous observons une véritable vague promotionnelle qui vise à convaincre les investisseurs qu’ils sont capables de prendre leurs affaires en main et qu’ils peuvent payer des frais moins élevés en utilisant des outils technologiques de placement et d’épargne performants. Or, la fonction de service-conseil semble manquer à l’appel. Que recommanderiez-vous en particulier aux personnes qui ne font pas appel aux services d’un conseiller financier compétent? À votre avis, quelle est l’importance de cette fonction, compte tenu de l’ampleur de la tâche et de tous les éléments qu’il faut considérer en plus de ceux dont nous avons discuté aujourd’hui ?
Martha : Il ne fait aucun doute que je recommande aux gens de faire appel aux services d’un conseiller financier inscrit en qui ils peuvent avoir confiance. L’argent est aussi important dans notre vie que la santé. Je crois que notre bien-être financier est étroitement lié à notre santé. L’un ne va pas sans l’autre. Lorsqu’il s’agit de prendre soin de moi, je fais appel à un professionnel de la santé en qui j’ai confiance, car il est un spécialiste dans son domaine.
Je prends soin de moi et de ma santé, car c’est important pour moi. Je me tourne vers un professionnel lorsque je cherche des renseignements. Je suis celle qui sait comment prendre soin de moi et je me tourne vers un spécialiste qui peut m’aider à prendre soin de ma santé. La plupart du temps, nous n’hésitons pas à consulter un professionnel de la santé. Quand il est question d’argent, nous avons toutefois l’impression de devoir être un expert et que nous devons y arriver par nous-mêmes.
Cette impression se transforme en croyance et fait en sorte que nous nous mettons de la pression pour agir seuls. Comme l’argent est un sujet tabou, nous pouvons croire que nous devrions agir ainsi pour ensuite nous dire que ce n’est pas nous le spécialiste, ce n’est pas ce que nous aimons faire. Nous nous retrouvons à gérer nos finances et nos placements par nous-mêmes sans avoir vraiment de plan. C’est alors que nous ressentons des émotions négatives qui se transforment en croyances et que nos résultats en souffrent.
Comment faire pour éviter une telle situation? La confiance en nous nous amène à communiquer avec un professionnel, à consulter un conseiller.
Sachant que nous pouvons compter sur lui, nous voyons la relation d’un tout autre œil. Nous arrêtons de nous juger pour notre méconnaissance de sujets qui ne sont pas notre spécialité et sur lesquels nous ne voulons pas nécessairement en savoir plus.
Lorsque je consulte un professionnel de la santé, je ne le fais pas pour devenir une naturopathe ou une omnipraticienne, je le fais sachant que je serai capable de lui dire ce que je ressens, ce que je veux et qu’il m’aidera. J’y accorde de la valeur, car il en connaît beaucoup plus que moi. Je ne cherche pas à savoir combien coûtent ses services, mais plutôt à en connaître la valeur, car c’est ce qui est important, d’autant plus ce sont des sentiments positifs qui sont à l’origine de ma démarche.
Mark : Martha, vous avez vraiment analysé en profondeur un sujet qui est, à mon avis, peu abordé dans le processus de planification financière et la gestion de patrimoine. Vous avez donné une nouvelle perspective à nos auditeurs pour qu’ils puissent entretenir une saine relation avec l’argent et en récolter les fruits. Merci infiniment d’avoir accepté notre invitation.
Martha : Merci de m’avoir invitée. C’est un honneur et un privilège d’avoir été parmi vous.
Mark : Comme je l’ai mentionné, Martha est l’auteure de Cleopatra's Riches, qui a remporté un grand succès et que vous pouvez vous procurer sur Amazon, chez Costco ou dans la plupart des grandes librairies. Pour en savoir plus sur Martha, rendez-vous à marthaadamsmedia.com. Je vous remercie de votre présence aujourd’hui. Vous venez d’écouter un épisode de la série On the Money. Soyez prudents et prenez bien soin de vous.
Voix hors champ : Vous venez d’écouter un autre balado On the Money de Fonds Dynamique. Pour en savoir davantage sur Dynamique et sa gamme complète de fonds, communiquez avec votre conseiller financier ou visitez notre site Web à dynamique.ca.
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