PARTICIPANTS
Mark Brisley
Directeur général et chef, Fonds Dynamique
David Fingold
Vice-président et gestionnaire de portefeuille principal
PRÉSENTATION
Mark Brisley : Bonjour et bienvenue à ce nouvel épisode de la série On The Money de Fonds Dynamique. Je suis Mark Brisley, directeur général de Fonds Dynamique. Je m’entretiens aujourd’hui avec le gestionnaire de portefeuille David Fingold. Nous voulons vous informer sur le processus de gestion de placement et les compétences de l’équipe de portefeuillistes de Fonds Dynamique.
Membre pivot de l’équipe de placement depuis qu’il s’est joint à Dynamique en 2002, David Fingold possède plus de 30 ans d’expérience dans les domaines des affaires et des placements. Au cours de sa carrière, il a occupé divers postes importants non seulement dans la gestion de placements, mais aussi dans les ventes, le marketing ainsi que le financement d’entreprises au sein de secteurs tels que la fabrication, les transports et la distribution.
Ses nombreux voyages, tant professionnels que personnels, ont aiguisé son intérêt à l’égard des marchés étrangers et l’ont aidé à mieux saisir les différences culturelles, économiques et politiques. Il est à la barre de plusieurs fonds mondiaux et américains, qui ont remporté de nombreux prix pour leurs solides résultats.
Bienvenue, David. Je suis ravi de discuter avec vous de la conjoncture des marchés, à l’heure où la planète tente de se remettre da la pandémie de COVID-19.
David Fingold : Merci de m’accueillir.
Mark Brisley : Pour commencer, j’aimerais d’abord savoir comment, en tant que gestionnaire de portefeuille, vous intégrez dans votre démarche de placement un événement macroéconomique sans précédent ou un événement de nature non économique comme une pandémie.
David Fingold : Je n’aime pas beaucoup l’expression sans précédent. Je crois que c’est parce que très peu de gens connaissent l’histoire. En fait, selon Warren Buffet, l’histoire nous enseigne une seule chose : les gens ne retiennent pas les leçons du passé. Nous faisons face à des perturbations économiques qui ont peut-être été causées par la COVID-19 ou la guerre des prix du pétrole entre l’Arabie saoudite et la Russie. Nous devons aussi composer avec une pandémie. Or, n’oublions pas que nous avons déjà connu les crises du H1N1, du SRAS et de la grippe de Hong Kong. Ainsi, des épidémies surviennent et peuvent avoir des répercussions considérables. Par ailleurs, un important séisme a également eu lieu au Japon en 2011 et perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ces événements ont sans conteste un coût humain, que ce soit du point de vue de l’emploi ou de la santé. Il faut cependant faire fi des émotions quand il est question de placements. Tous ces bouleversements peuvent ébranler l’économie et les marchés du crédit. Notre première étape consiste donc à élaborer des portefeuilles résilients en privilégiant des sociétés de grande qualité qui font mieux que les autres durant les tempêtes et conservons aussi des liquidités, ce qui nous donne la souplesse nécessaire pour saisir de bonnes occasions pendant les périodes d’agitation.
Mark Brisley : La volatilité était bien présente quand la pandémie a commencé à se propager aux quatre coins de la planète. En fait, elle a atteint son apogée au début de mars.
Les parquets américains et mondiaux ont repris du poil de la bête depuis les creux atteints à ce moment-là. Pensez-vous que les marchés entament un nouveau mouvement haussier ou qu’il s’agit simplement d’une reprise dans le cadre d’un marché baissier?
David Fingold : D’un point de vue technique, le marché a perdu plus de 20 % par rapport à son sommet, ce qui veut dire qu’il a amorcé une tendance à la baisse. À mon avis, un mouvement haussier commence quand le marché atteint de nouveaux pics. Or, je ne sais pas quand cela se produira, mais nous assisterons d’ici là à plein de remontées. Personne ne peut dire combien de temps cela prendra, mais je crois qu’il s’agit d’une très grande préoccupation pour ceux qui investissent dans les fonds indiciels ou pour les gestionnaires qui reproduisent un indice en catimini.
En tant que gestionnaires actifs, nous voyons la situation autrement. Le risque s’est accru de la fin de février à la fin de mars en raison de la situation entourant les taux d’intérêt, les prix des produits de base et les marchés du crédit. À la fin de mars, les banques centrales ont adopté des mesures qui ont donné un coup de pouce aux marchés du crédit et favorisé la stabilisation de l’économie.
Cela a donné lieu à un contexte dans lequel les entreprises dotées de bons fondamentaux peuvent tirer leur épingle du jeu jusqu’à ce que les marchés atteignent de nouveaux sommets. Voilà où la gestion active fait toute la différence! Certaines sociétés continuent d’éprouver des difficultés ces temps-ci à cause des mesures prises par les gouvernements, y compris la distanciation sociale. De plus, le secteur des ressources naturelles souffre de la baisse de la demande. Nous devrions peut-être nous en tenir loin.
Nous mettons l’accent sur ce qui va bien dans le monde et privilégions ces thèmes tout en évitant ceux que nous trouvons préoccupants et qui ne montrent pas d’amélioration. La gestion active nous offre cet avantage. En général, les portefeuilles comportent des centaines de sociétés, voire parfois des milliers. Or, nous n’avons qu’à sélectionner 25 à 30 entreprises œuvrant dans des secteurs qui s’améliorent pour accéder à une occasion de placement attrayante.
Mark Brisley : David, vous insistez sur le fait que le marché n’est pas l’économie et vice-versa. Pourquoi les investisseurs doivent-ils comprendre ce principe compte tenu des nouvelles souvent contradictoires sur l’économie et le rendement des actions?
David Fingold : Je comprends la confusion, car les médias disent souvent que le marché boursier donne le pouls de l’économie. Or, il ne ressemble en rien à l’économie. Par exemple, il renferme une forte proportion de technologie et de soins de santé, alors que l’économie ratisse plus large en étant exposée à des secteurs où les entreprises ne sont tout simplement pas cotées en bourse.
Les gens ne comprennent pas que le chômage et le marché puissent augmenter en même temps. Ils ne se rendent pas compte que les parquets mondiaux avancent grâce à des sociétés de grande qualité, résilientes et constamment rentables, dont les consommateurs et le monde des affaires ont besoin pour fonctionner.
L’autre élément qui mêle les gens, c’est qu’ils veulent voir le marché comme un indicateur absolu de l’état de l’économie, ce qui constitue une grosse erreur, selon moi. Le marché boursier ne sait pas ce qui est bon ou mauvais, mais seulement ce qui est mieux ou pire. Or, les choses se sont détériorées à la fin de février et en mars, mais elles s’améliorent depuis la fin de mars. Si l’on met en parallèle les demandes d’assurance-chômage avec les rendements des actions, on remarque qu’à mesure où les demandes de prestations d’assurance-chômage ont diminué, le marché a progressé.
Cela crée davantage de confusion. Par exemple, les gens peuvent voir un nombre grandissant de chômeurs, mais ne comprennent pas qu’il y a en fait des signes précurseurs de la reprise. Ainsi, la situation est moins mauvaise, même si plusieurs centaines de milliers de personnes demandent des prestations d’assurance-chômage. Tant que les gens font moins de demandes, nous voyons une amélioration. Ce n’est certainement pas une bonne chose, mais cela n’a pas d’importance, car tout ce qui compte pour le marché boursier, c’est l’amélioration.
Mark Brisley : C’est un point intéressant, David, car vous avez parlé dans votre dernier commentaire des avantages de la gestion active par rapport à la gestion indicielle. Je sais que vous constatez un certain optimisme sur les marchés et que vous êtes constamment à l’affût des occasions de placement. Pourquoi pensez-vous que l’approche active représente un moyen efficace de gérer vos portefeuilles dans le contexte actuel? Je vais aussi aborder une question plus profonde : croyez-vous que la gestion indicielle est révolue?
David Fingold : En tant que gestionnaire actif, j’aimerais mieux qu’on ne parle pas de gestion indicielle, parce que ce n’est pas un sujet dont j’aime discuter. Les grands médias rabâchent toujours que les gestionnaires actifs ne peuvent pas faire mieux que leurs repères et qu’ils auraient donc avantage à miser sur l’indice.
Le plus frustrant, c’est qu’il y a un brin de vérité dans cette assertion, car dans notre industrie, beaucoup se disent des gestionnaires actifs, alors que ce n’est pas le cas. Je me considère comme un spécialiste de la gestion active. La position active de mes fonds en fait foi. Publiée chaque mois dans l’aperçu du fonds, elle prouve que je ne reproduis pas simplement un repère. Bon nombre de nos concurrents n’affichent pas leur position active. Leurs fonds affichent une forte corrélation avec les indices et comprennent des centaines de sociétés, alors que les nôtres en comptent 25 à 30 tout au plus.
Je crois comprendre pourquoi les épargnants délaissent la gestion indicielle en catimini pour se tourner vers les instruments passifs. Nous aimerions qu’ils envisagent la gestion active pour leur portefeuille, mais il faut que ce soit une gestion légitimement active. La vérification préalable effectuée par un conseiller s’avère très importante. Elle permet de s’assurer que les gestionnaires joignent le geste à la parole. Nous nous présentons comme des portefeuillistes actifs, et nous le sommes, preuve à l’appui.
Mark Brisley : David, j’aimerais en savoir plus sur les occasions que vous apercevez en ce moment pour les mandats sous votre gouverne. Pourriez-vous nous parler particulièrement du Fonds mondial de dividendes Dynamique, du Fonds mondial de répartition d’actif Dynamique et du Fonds américain Dynamique?
Comment ces produits sont-ils positionnés actuellement, compte tenu de votre vision des choses?
David Fingold : Pour l’instant, l’actif de nos portefeuilles est presque entièrement investi. Ce positionnement reflète l’état actuel des marchés du crédit, qui ont pratiquement regagné tout le terrain perdu depuis la fin de février, ainsi que l’embellie graduelle de l’économie depuis la fin de mars.
Côté sectoriel, nous n’avons pas effectué beaucoup de modifications. Nous continuons à mettre l’accent sur la technologie et les soins de santé, car ces secteurs ont enregistré les meilleurs résultats par le passé. Or, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait changer ça. De plus, les soins de santé sortent à peine d’une période difficile de cinq ans qui avait commencé avec la publication de messages Twitter d’Hillary Clinton au sujet de Valiant durant la campagne électorale de 2015.
J’ai un penchant pour les soins de santé. En effet, après avoir écopé pendant cinq ans, ce secteur, qui fait partie des meneurs de tous les temps, reprend de la vigueur. Pour être franc, si l’on tient compte des préoccupations entourant la pandémie et des craintes généralisées au chapitre de la santé, le moment semble opportun pour investir dans ce pan du marché.
En outre, ce secteur présente actuellement un ratio risque-rendement très intéressant. Lors des replis antérieurs, y compris pendant le mouvement baissier de mars dernier ou la tendance s’apparentant à un repli de décembre 2018, par exemple, les soins de santé ont généré des rendements supérieurs. En fait, ils ont l’habitude de voler la vedette durant les phases baissières. Comme nous l’avons dit, nous avons investi la quasi-totalité de l’actif. Nous sommes optimistes à l’égard de l’avenir, mais même si nous avons tort, une participation considérable aux soins de santé constitue une proposition de placement très prudente, puisque ce secteur se comporte généralement mieux que les autres quand les marchés battent en retraite.
Sur le plan géographique, les États-Unis occupent une place un peu moins grande qu’avant l’intensification de la volatilité, mais ils demeurent la composante régionale la plus importante du portefeuille. Statistiquement parlant, les États-Unis, la Suisse et le Royaume-Uni dominent le palmarès des rendements boursiers depuis cent ans. Nous les privilégions donc quand nous recherchons des occasions. Je ne sais pas trop si je dois justifier leur avantage historique. La Suisse et les États-Unis ont des devises très fortes. Le Royaume-Uni traverse une période plus difficile en raison du Brexit, mais je crois qu’il deviendra plus prospère lorsque la situation se stabilisera. Nous y détenons encore quelques positions.
Nous nous intéressons également au Japon, mais pour des raisons fort contre-intuitives. Le yen a systématiquement grimpé pendant chacune des corrections survenues depuis 1970, tout comme le franc suisse et le dollar américain. Investir dans la monnaie nippone équivaut à se munir d’un parachute, ce qui nous plaît. Par ailleurs, malgré toutes les craintes liées à la démographie et les piètres rendements moyens au Japon, certaines des meilleures entreprises de la planète se trouvent au pays du Soleil levant. En tant que gestionnaires actifs, nous pouvons éviter complètement les grandes sociétés japonaises qui ont dominé leur indice et abaissé les moyennes pour investir dans des joueurs de taille moyenne qui affichent une belle feuille de route à long terme au chapitre de la croissance.
Mark Brisley : David, pouvez-vous parler à nos auditeurs de quelques placements à long terme qui, à votre avis, devraient survivre, voire se hisser au nombre des gagnants en cette période difficile?
David Fingold : Certainement. Parlant du Japon, je pense que j’ai déjà mentionné Hoya. Les mordus de photo connaissent cette société, car elle a probablement fabriqué le filtre se trouvant sur la lentille de leur caméra. Hoya possède une expertise dans le travail du verre et se classe au deuxième rang des producteurs d’endoscopes dans le monde. Ses produits, dont le nom commercial est Pentax, facilitent les chirurgies minimalement invasives. Les hôpitaux rouvrent, comme vous le savez, et il existe une demande comprimée de ce côté-là.
Deuxième producteur de lentilles de lunettes en importance dans le monde, Hoya fabrique des verres à faible coût et devrait bénéficier de l’assouplissement des mesures de confinement qui permettra aux clients de se rendre chez l’ophtalmologiste ou l’opticien. Comme tous ceux qui portent des lunettes le savent, notre vue baisse avec le temps et nous devons malheureusement changer de lentilles. On observe donc une demande refoulée ici aussi. Le vieillissement de la population joue aussi en faveur de la demande de lentilles de lunettes.
Hoya produit aussi des masques employés en photolithographie pour transférer des motifs sur une plaquette et produire des puces de silicium. Il n’y a pas d’autre option dans le domaine des nœuds technologiques de pointe. Ces masques facilitent le processus, qu’il s’agisse de nœuds de 10, 7 ou 4 nanomètres.
Finalement, Hoya fabrique des plateaux à base de verre pour les disques durs. Le verre permet d’intégrer deux plateaux de plus que l’aluminium et d’accroître ainsi la capacité de stockage d’environ 10 à 15 %. Comme nous utilisons de plus en plus de données, nous cherchons tous une méthode pour augmenter la capacité de stockage de nos disques durs.
À notre avis, Hoya est très bien placée pour tirer parti non seulement des tendances en cours, mais aussi de la demande comprimée.
Mark Brisley : Vous…
David Fingold : Pardon?
Mark Brisley : Non, ça va. Désolé. Vous vouliez nous parler d’une autre société digne d’intérêt? Allez-y.
David Fingold : Oui, j’allais vous parler de Lonza. Les traitements et les vaccins sont vraiment d’actualité en ce moment. Lonza œuvre dans le secteur des soins de santé. Établie en Suisse, elle fabrique des médicaments en sous-traitance et n’en développe donc pas.
Les pharmaceutiques mettent au point des médicaments. Ensuite, elles ont le choix : construire une usine ou confier la production à un sous-traitant. Celles qui retiennent la première option risquent de connaître des ennuis si le médicament ne se vend pas. Les sous-traitants peuvent fabriquer une multitude de médicaments pour différentes sociétés et gérer ce risque à leur place. Les pharmaceutiques n’ont alors pas besoin de posséder leurs propres usines. Lonza fabrique des médicaments biotechnologiques parmi les plus vendus dans le monde et représente aussi un solide producteur de vaccins.
Pour des raisons de fiabilité et de qualité, les gouvernements ont beaucoup parlé de la relocalisation de la production pharmaceutique de l’Asie vers l’Occident et l’Europe. Lonza se trouve en excellente position pour profiter de ce mouvement, car elle constitue un partenaire digne de confiance. D’ailleurs, elle gagne des parts de marché depuis cinq ans grâce aurapatriement de la production.
Mark Brisley : Excellent. Merci pour ces informations, David.
À la lumière des turbulences qui ont secoué le marché à la fin de février et au début de mars, avez-vous modifié votre approche en matière de gestion du risque?
David Fingold : Nous n’avons rien changé. Nous gardons le cap sur notre démarche, qui consiste à préserver le capital quand les choses se corsent.
Je vous rappelle qu’à la fin de février, les taux d’intérêt ont commencé à piquer du nez et les écarts de crédit, à s’élargir. Les prix des produits de base ont aussi amorcé une descente aux enfers. Nous avons déjà été témoins d’une telle situation, qui signale que nous devons positionner nos portefeuilles défensivement. Comme nous ne pouvons pas faire d’argent avec des actions en chute libre, nous avons relevé l’encaisse, qui a atteint un niveau très élevé dans le cas de certains mandats. Quand la situation a commencé à se stabiliser, que les produits de base ont retrouvé de l’aplomb, que les écarts de crédit ont rétréci et que la volatilité s’est atténuée sur les parquets, nous avons investi nos liquidités. David Goodman, mon mentor, a toujours dit qu’il fallait avoir raison deux fois quand on relève l’encaisse, car il faut aussi savoir quand la redéployer.
La gestion du risque n’a rien d’une partie de plaisir dans ce contexte, mais nous devons prendre les mesures qui s’imposent pour ramener le niveau de risque d’un fonds donné là où il doit se situer, qu’il soit faible à modéré ou modéré.
Nous ne pouvons pas promettre que le degré de volatilité d’un fonds restera toujours le même, mais nous pouvons affirmer que nous ferons de notre mieux pour respecter le profil de risque annoncé.
Mark Brisley : Vous dites souvent qu’il est important de tenir compte des marchés du crédit quand on évalue le risque d’un portefeuille. Certains investisseurs pourraient s’étonner de voir un gestionnaire d’actions consacrer du temps à l’analyse du crédit. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet? Aussi, comment l’ajout de lingots d’or aux fonds sous votre gouverne vous permet-il de gérer les risques qui se profilent à l’horizon?
David Fingold : Commençons par le crédit. Je pense qu’il revêt beaucoup d’importance et que, malheureusement, nous avons besoin d’un petit rappel de nos cours de finance. De nombreux investisseurs semblent oublier que les actions se retrouvent au bas de la structure du capital. Cette expression technique signifie que les actionnaires sont les premiers à écoper quand une société subit une perte. À moins que les actionnaires soient complètement lessivés, les créanciers, y compris les banques et les détenteurs d’obligations de la société, n’accuseront aucune perte. Nous essuyons la première perte parce que nous détenons des actions ordinaires.
Chaque fois que nous examinons une société, nous procédons à une analyse de crédit très détaillée. Je dirais que nous le faisons probablement avec un peu plus de rigueur qu’un gestionnaire de titres à revenu fixe puisque nous sommes aux premières lignes, donc plus exposés aux pertes, et que, pour cette raison, nous avons des exigences nettement plus élevées.
Nous exigeons que la direction des entreprises nous indique toutes les clauses restrictives auxquelles elles sont assujetties et nous aide à modéliser la provenance ainsi que l’utilisation des fonds. Nous pouvons ainsi savoir si elle peut respecter ses engagements. Cette étape fait partie intégrante de notre méthode de placement. Quand les marchés du crédit se détériorent, nous devons évidemment raccourcir la laisse des sociétés en portefeuille les plus endettées. Toutes choses étant égales par ailleurs, nous préférons investir dans des sociétés qui ne doivent pas d’argent.
Il s’agit d’une importante stratégie de gestion du risque. La qualité l’emporte à long terme, mais surtout quand les turbulences s’intensifient. Voici un autre petit rappel de nos manuels de finance : la qualité est un indicateur composite qui englobe la solidité du bilan, la rentabilité et la stabilité. Idéalement, la société n’a pas de dettes et affiche une rentabilité aussi élevée que possible tout en réinvestissant dans ses activités. Je trouve très important que, dans le pire scénario, elle puisse au moins atteindre son seuil de rentabilité. Notre démarche de placement, qui intègre ces trois éléments, nous aide à atténuer les risques.
Vous m’avez aussi demandé de vous parler de l’or. Les lingots peuvent réduire le risque d’un portefeuille. Les travaux de notre ancien économiste en chef, Martin Murenbeeld, docteur en finance internationale maintenant à la retraite, ont montré les effets des lingots sur les caractéristiques de risque d’un portefeuille au fil du temps. Il a déterminé qu’une pondération cible de 5 % semble diminuer le risque lié au portefeuille depuis que l’or a commencé à se négocier librement en 1970. Idéalement, le portefeuille doit faire l’objet d’un rééquilibrage quand la part des lingots passe à 3 ou à 7 %.
Nous utilisons les lingots à l’occasion dans le cadre de nos mandats qui présentent un risque faible à modéré, soit le Fonds mondial de répartition d’actif Dynamique et le Fonds mondial de dividendes Dynamique. Les lingots représentent alors un outil de réduction du risque supplémentaire.
Soyons clairs : quand je dis que nous détenons des lingots d’or, je parle de barres physiques pesant 400 onces. Nous savons combien nous en avons et où elles se trouvent. La Conformité et la Comptabilité peuvent se rendre dans la chambre forte pour vérifier que le compte est bon et qu’il s’agit bel et bien d’or 5-9. Le métal jaune est l’actif sûr par excellence.
Je tiens toutefois à vous mettre en garde. Comme le disait toujours M. Murenbeeld, on ne veut pas que l’or marque des points, car sa bonne tenue signifie que le risque est élevé. Quand son cours monte, il en va de même pour tous les autres actifs. Comprenez-moi bien : je crois que nos lingots s’apprécieront avec le temps, mais qu’ils accuseront fréquemment du retard puisque le reste de nos placements portent des fruits aussi. L’or nous sert d’outil de diversification et de réduction du risque.
Mark Brisley : Vous vous plaisez souvent à dire que vous êtes un optimiste, car vous n’avez jamais rencontré de riches pessimistes. À votre avis, que devraient faire les investisseurs dans le climat actuel pour atteindre leurs objectifs à long terme?
David Fingold : J’ai emprunté cette citation à Ned Goodman et c’est l’une des phrases les plus motivantes que j’ai eu la chance d’entendre dans ma vie. Je ne veux pas dire par là que nous devons faire preuve d’un optimisme aveugle et ignorer les risques. Ce serait complètement stupide. Nous sommes optimistes et prudents. Si la situation tourne au vinaigre et que le pire scénario se matérialise, nous nous ressaisirons, nous nous secouerons et nous irons de l’avant. Je pense que l’optimisme et la prudence forment une excellente combinaison.
En ce qui concerne les investisseurs, tout dépend de leur propre tolérance au risque. Ils devraient se tourner vers un conseiller financier pour obtenir une évaluation professionnelle et objective de leur profil de risque. C’est très important, selon moi. Les fonds comportant un risque faible à modéré pourraient mieux convenir à certains clients que des produits à risque moyen. Le Fonds d’achats périodiques Dynamique s’avère peut-être la solution pour ceux qui ne savent pas sur quel pied danser et qui se demandent s’ils devraient investir aujourd’hui ou attendre encore six mois. Il leur permet de répartir leur placement sur 52 semaines et leur évite d’avoir à déterminer le meilleur point d’entrée. S’ils veulent investir tout d’un coup, ils peuvent transférer le solde de leur placement au fonds sélectionné.
De nombreux produits sous ma gouverne sont offerts dans le cadre de contrats d’assurance qui fournissent une protection du capital, contre les créanciers et en cas de décès. Ces caractéristiques propres aux contrats d’assurance peuvent rassurer certaines personnes ou les aider à composer avec des préocupations et des risques particuliers.
Nous tentons d’offrir des structures de placement adaptées à tous les modèles de pratique ou, autrement dit, de donner aux conseillers des outils qui leur permettent d’utiliser nos stratégies de la façon qui convient le mieux à chaque client.
Mark Brisley : Merci beaucoup, David. Cette discussion a été très éclairante compte tenu de la situation sans précédent dans laquelle nous nous trouvons.
Pour en savoir plus sur les Fonds Dynamique, communiquez avec votre conseiller financier ou visitez-nous à dynamique.ca.
Vous avez écouté un balado de la série On the Money. Au nom de Fonds Dynamique, je vous remercie d’avoir été des nôtres. Soyez prudents et prenez soin de votre santé.