On the Money de Fonds Dynamique

Perspectives sur les marchés pour 2024

25 janvier 2023

David De Pastena, vice-président des Solutions de portefeuille, se penchent sur les intrigants rebondissements de 2023 et partagent leur vision de ce que nous réserve 2024. Dans ce balado, il explorent certains facteurs clés qui orientent les stratégies de placement et les perspectives des différentes catégories d’actifs, qu’il s’agisse du rebond surprenant des sociétés technologiques à grande capitalisation, des tendances économiques mondiales ou de l’incidence potentielle de l’intelligence artificielle. De plus, il discute de la complexité du marché canadien de l’habitation et des défis liés au taux élevé d’endettement des ménages face à la hausse des coûts de remboursement des prêts hypothécaires.

PARTICIPANTS

Éric Hallé
Stratège principal en placements

David De Pastena
Vice-président des Solutions de portefeuille

Éric Hallé : Vous écoutez « On the money » de Fonds Dynamique, une série de balados qui vous donnent accès à certains des gestionnaires de portefeuilles les plus aguerris en gestion active, ainsi qu'à des leaders d'opinion dans le domaine de la finance. Lors de nos rencontres, nous posons à nos invités des questions pertinentes afin de connaître leur point de vue sur la conjoncture, et de recueillir leurs conseils sur la manière de composer avec le contexte actuel.

Bienvenue à notre balado « On the money. » Mon nom est Éric Hallé. Je suis vice-président régional Est du Canada aux Fonds Dynamique et j'anime la version française de la série. Aujourd'hui, nous allons regarder ce qui s'est passé en 2023, ainsi que ce que nous réserve potentiellement 2024. Nous sommes accompagnés de monsieur David De Pastena. David possède plus de 20 ans d'expérience dans les conseils aux clients et la gestion d'actifs institutionnels. Au cours des 10 dernières années, David a travaillé avec plus de 500 conseillers financiers, les aidant à systématiser leur processus de placement. Il possède par ailleurs une connaissance approfondie de la composition des portefeuilles de placement ainsi que les investissements spécialisés. Monsieur De Pastena détient les titres suivants, CFA, CFD, CAIA, CIM, et FCSI. Bonjour David.

David De Pastena : Bonjour Éric.

Éric Hallé : Ceci étant dit, David, est-ce que tu pourrais nous faire un sommaire de qu'est-ce qui est arrivé en 2023 au niveau des marchés financiers ?

David : C’est une question intéressante. Si nous regardons 2022 à 2023, je trouve ces années-là, puis là, on est en début de 2024 ; j'appelle ça des années qui créent des carrières parce qu'on a tout vu. On a vu un marché qui était un fou, on a vu un marché où les taux d'intérêt ont monté d'une façon importante. Qu'est-ce qui est intéressant en 2023 ? C'est que c'était l'inverse de 2022. Les actions et les obligations en 2022 ont perdu, elles ont eu un rendement négatif.

En 2023, qu'est-ce qu'on a vu ? C'est le marché américain, justement, a monté d’une façon importante, a monté pas mal, 22-23 %. Qu'est-ce qui est intéressant ? C’est que quand nous regardons le S&P 500, qui est un indice de qu'est-ce qui se passe économiquement en Amérique du nord, on voit que la performance est différente quand on enlève les sept plus grosses compagnies qu'on appelle des compagnies technologiques. Quand nous regardons le vrai indice de S&P 500, on voit que les 493 autres compagnies n’ont pas si bien performé. On a eu ces sept compagnies-là qui ont monté d’une façon importante, mais le reste est 493 compagnies dans le S&P 500, l'indice aux États-Unis est juste dans les environs de 5 %. Quand même, la performance n’est pas aussi élevée que le monde pense. C'est un petit peu ça qui est arrivé l'année passée. On a vu un intérêt dans l’intelligence artificielle qui a monté quand même ces sept grandes compagnies-là. On a vu quand même beaucoup de monde qui ont parlé de c'est quoi les conséquences des affaires comme ChatGPT ? On a vu des compagnies qui supportent ces genres de plateformes-là monter. Un petit peu, 2023, je te dirais, c'est l'année technologique, c’est l'année où l'intelligence artificielle a fait monter des marchés.

Eric : David, tu mentionnais la performance 22-23 % au niveau de l'indice de manière générale, surtout propulsée par sept compagnies. Si on regarde un petit peu plus large, si on regarde les autres catégories d'actifs, est-ce qu’il y en a qui ont performé par rapport au marché US ?

David : On voit qu'avec le taux intérêt, nous parlons un petit peu des obligations. On s’entend qu’on a tous vu les taux d'intérêt qui ont monté d'une façon importante. On a vu que les taux d'intérêt ont été suspendus, et ont atteint un genre d’apogée. On a vu évidemment que quand ça a commencé à arriver, à la fin de 2023, à partir d’octobre, novembre, on a vu que les obligations ont monté d'une façon importante, des obligations très conservateurs ont monté dans les environs de 6 à 8 %. Qu'est-ce que le marché nous a dit pour la classe d'actifs des obligations ? C'est que le marché des obligations pense que les banques centrales vont diminuer les taux d’intérêt et/ou qu'on est à la fin de la phase d'augmentation des taux.

Au niveau international, on voit que la performance était moins élevée, évidemment, que les États-Unis. On voit qu'il y a quand même beaucoup de stocks qui transigent à des multiples très bas. Ça veut dire qu’ils ne sont pas trop chers. Il y a quand même beaucoup d'incertitudes au niveau de l'Angleterre, surtout la Chine. On a vu ces classes d'actifs-là qui ont moins performé. Vraiment, les États-Unis était la classe d'actifs importante. C'était vraiment ça qui a fait travailler les rendements aux États-Unis. Au Canada, on a eu une bonne si haute année non plus, avec le niveau de dettes des consommateurs et les banques qui s’inquiètent un petit peu.

Eric : Là-dessus, tu mentionnais 23 qui était plus ou moins l’inverse de 22. Si je te demandais de regarder dans ta boule de cristal, et puis on parle de maintenant 2024, est-ce que tu vois, 24 est une continuité de 2023 ? Est-ce que ça va ressembler un petit peu plus à 2022 ? Je vais rajouter une petite chose. Tu as mentionné les taux qui avaient peut-être atteint un sommet. Ça va avoir des incidences sur les obligations. Ça peut avoir des incidences sur certaines actions qui sont plus sensibles par rapport au mouvement des taux d'intérêt. Qu'est-ce que tu peux nous dire pour 2024 ?

David : Je vais remettre ça en perspective. J'aimerais ça, avoir une boule de cristal, je ne te verrais plus ; mais ce n'est pas le cas. Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? C'est de regarder des indicateurs qui nous donnent une chance d'avoir une bonne décision. On va regarder les risques et les opportunités. Si nous regardons au niveau de risques, on voit que pas mal, tout le monde dans le marché, pense que les banques centrales vont diminuer leur taux d'intérêt. La fin, c'est que quand nous regardons les taux d’intérêt en ce moment, on s'attend que tout le monde pense que ça va être trois ou quatre coupures dans les environs de 1 %, 1,5. La fin, c'est que si nous regardons les indices, en ce moment, les emplois sont très hauts, très élevés, l'inflation n’est pas si basse qu'on pense. Il ne faut pas oublier que, si nous répétons la même situation que les années 70, ça se peut qu'on va avoir deux autres crises d'inflation très élevée. Quand nous regardons ça, ça se peut bien que les banques centrales ne vont pas diminuer leur taux d’intérêt aussi vite qu’on pense. Le risque c'est que le marché a déjà pricé cet événement-là. Si ça n’arrive pas, tu peux avoir des baisses dans tes obligations, puis on commence à le voir. Ça c’est un risque que, je pense, qui est important.

Un autre risque, je te dirais, c'est qu'il y a beaucoup d'experts qui parlent de l'enjeu de l'intelligence artificielle. Comme tous les cycles des affaires intéressantes, on voit qu'une fois que quelque chose devient très populaire, il y a toujours un démon, tu peux appeler ça. Ça veut dire qu’éventuellement, on va voir que les médias, les nouvelles vont tourner négatives vers l'intelligence artificielle. Ça peut ennuyer dans les rendements. Je pense que ça va être important de faire affaire avec des gestionnaires, ou de choisir des stocks qui ont des vrais bénéfices, qui ont des vraies histoires, qui font l'argent dans ce secteur-là. Ça, c'est des risques un petit peu-- Il y en d’autres aussi, mais on va parler des opportunités.

J'avais mentionné que le S&P 500 a monté d'une façon importante. Qu'est-ce qui se passe en ce moment ? C'est qu'on commence à avoir une participation plus large des compagnies, qui est très bon pour le marché. Ça veut dire qu'il y a de plus en plus de compagnies qui montent en même temps que le S&P 500. Elles ne sont pas si chères que les sept compagnies que j'avais mentionnées, comme les grandes compagnies technologiques. Dans la boule de cristal, je n'ai aucune idée de qu'est-ce qui va se passer, mais les années d'élections aux États-Unis se trouvent à être des années qui ont un rendement entre 9 et 13 %. Statistiquement, on va faire l'argent, on ne sait pas si ça va être vrai, mais statistiquement, de notre côté, on voit qu’il y a une participation importante dans le marché. Ça, c'est important. Il y a une opportunité de faire l'argent.

Au niveau Canada, on sait que les banques ont peur de qu'est-ce qui se passe au niveau de l’endettement des citoyens. On est un des pays les plus endettés au monde. Il ne faut pas oublier, quand on a beaucoup de dettes puis on ne paie pas nos dettes, ça nuit dans les bénéfices des banques. Ça, ça peut faire mal au Canada, mais ça peut être une opportunité aussi dans certaines compagnies qui ne sont pas chères de ce temps-ci.

Eric : David, tu nous parlais d'inflation pour l’emploi. J’aimerais aussi que tu me parles un petit peu des scénarios économiques que tu peux entrevoir, que ça soit bons ou mauvais. On sait qu'un scénario économique, il faut faire un serment en ligne avec le marché boursier. L'économie peut aller peut-être un peu moins bien. Le marché boursier va très bien, ou le marché autre boursier va moins bien. Les situations économiques semblent revenir. Soit parce qu'on identifie une bonne compagnie qu'on va payer le bon prix. Si ce serait possible pour toi de nous faire, peut-être un éventail de qu'est-ce qu'on pourrait avoir en 2024, en termes de scénarios économiques, bons ou mauvais ?

David : C'est une grande question. La question n’est pas facile. Évidemment, des opinions, c'est comme des arrêts, tout le monde a des opinions. Je te dirais qu'il ne faut pas oublier que le marché des actions est souvent 6 à 18 mois en avance de l'économie. Quand nous regardons Canada, en ce moment, on voit que le Canada a monté un petit peu, mais pas autant que les États-Unis. Pourquoi ? Parce que le marché est en train de regarder les bénéfices des compagnies, puis au Canada, on a pas mal, deux ou trois secteurs des matériaux, genre le fer, de l’huile et cetera, et les services financiers. C'est vraiment deux à trois industries au Canada. Si nous prévoyons au Canada que les bénéfices vont souffrir, un, pour moins de demande des matériaux qui n’est pas nécessairement le cas. Au Canada, c'est les banques. Je ne sais pas si tu le sais, mais la dette des ménages canadiens, c’est à 182 % du revenu disponible. C'est 75 % dans la dette hypothécaire. Le contexte, si nous regardons, c'est quoi les scénarios ? On peut avoir, si nous avons une baisse des taux d’intérêt parce que les hypothèques sont directement reliées avec les taux d'intérêt, si on a une baisse de taux d'intérêt, ça se peut qu'au Canada, une bonne baisse attendue, ça se peut qu'au Canada, on va avoir les bénéfices des banques qui vont monter, parce qu'elles vont être moins conservateurs, puis ça se peut qu'on va avoir des bons rendements. Tout ça peut prendre 12 à 18 mois. En ce moment, le marché est en train de dire : « Peut être, peut être pas », donc ce n'est pas sûr. Aux États-Unis, similaire, mais on a un marché qui est beaucoup plus diversifié aux États-Unis dans les secteurs, donc ça veut dire que si nous avons des secteurs différents, on peut avoir-- Aux États-Unis, on a quand même une croissance supérieure au Canada, donc si ça continue, le marché va continuer à monter, puis comme j'ai mentionné les scénarios les plus probables, c'est que le marché est positif, surtout dans une année où il y a beaucoup de promesses par les deux candidats au nouveau président.

S'il y a un choc d'inflation, ça va faire mal au marché. Toute chose constante statistiquement, c'est ça qui va arriver, parce que le marché va dire les taux d'intérêt ne descendront pas et ça va coûter plus cher de dettes partout, pour les consommateurs, pour les compagnies, donc tout ça pour dire l'affaire qu'il faut vraiment suivre c'est quoi les indicateurs que les banques centrales regardent. Le plus important, c'est l'inflation. Elles regardent autres choses, mais si l'inflation monte, le marché des actions peut avoir des chocs. Il ne faut pas oublier que des marchés d'actions, surtout aux États-Unis, en moyenne, il y a une correction de 13 % à tous les ans, donc si tu me demandes, il va y avoir une correction statistiquement, je te dirais oui. 98 % du temps, le marché a eu une correction pendant l'année, ça veut pas dire qu'il ne va pas finir positif, mais il faut s'attendre que si nous regardons un horizon un peu plus long terme, c'est un horizon de 3 ans et plus, je te dirais des opportunités d'investissement sont là quand le marché descend, puis quand le marché panique un petit peu, parce que le marché n'est jamais en équilibre, il est toujours d'une extrême à l'autre, puis c'est toujours la trajectoire des deux.

Eric : David Je vais revenir sur un des points que tu as mentionné. Tu parlais de baisses potentielles de taux d'intérêt. Ça, ça pourrait avoir des impacts sur le côté obligataire d'un portefeuille, donc l'investisseur québécois moyen va avoir un portefeuille plus ou moins équilibré, donc 50 % actions, 50 % revenus fixes, peut être qu'on va 60-40 ou 40-60 d'un bord ou de l'autre, mais il y a une bonne exposition du côté obligations. Qu'est-ce qui pourrait être les risques et opportunités du côté obligataire pour 2024 ?

David : On peut en avoir plusieurs risques. Si nous regardons la courbe de risques, ça veut dire que les gouvernementales, quand on prête de l'argent au gouvernement, c'est les moins à risques. Quand on prête de l'argent à une compagnie privée, c'est les plus à risque. On va regarder ça dans deux phases. La phase quand on emprunte de l'argent à une compagnie privée, il y a un risque assez élevé pour la dette privée. On commence à avoir des compagnies immobilières qui commencent à être un petit peu étranglées par la hausse des taux d'intérêt. Au niveau commercial, les taux d'intérêt sont beaucoup plus supérieurs, ils sont beaucoup plus élevés. Ce risque-là, si on est plus dans la courbe de risques dettes privées, même ce qu'on appelle des fois le rendement élevé peut être un risque, parce que si les taux d'intérêt ne descendent pas, ces compagnies là-- Même s'ils descendent un petit peu à ces niveaux-là, ça peut être un enjeu pour certaines compagnies.

Si nous regardons l'autre côté de risque pour les obligations, c'est ce qu'on appelle la durée, qui est la sensibilité aux taux d'intérêt. Une leçon rapide, quand les taux d'intérêt montent, le prix de ton obligation descend. Ça veut dire que tu perds l'argent. La raison, c'est que si on a un coupon qui nous donne 3 %, mais les taux d'intérêt sont à cinq, ça veut dire que mon obligation qui donne 3 %, elle vaut beaucoup moins. Ça, ça revient au point que j'ai mentionné tout à l'heure, c'est que si on a de l'inflation et les taux d'intérêt descendent pas ou même qu'ils montent, ça, ça peut surprendre beaucoup de monde, qui est possible. Probablement que non, on va voir une chute des obligations encore, possiblement comme 2022, peut-être pas autant, mais ça, c'est une possibilité. De l'autre côté, il y a trois scénarios dans les taux d'intérêt. Ça, c'est la première.

La deuxième, c'est que la banque centrale ne descend pas autant qu'on pense. Ça, ça peut aussi amener une perte dans les obligations qui ont beaucoup de sensibilité, genre des obligations de 20-30 ans, parce que ces obligations-là, le marché s'attend qu'elles vont monter parce que tout le monde pense que les taux d'intérêt vont descendre, mais les marchés fonctionnent en attente. C'est toujours les attentes de ce qui va se passer pour la réalité, c'est bizarre. Puis le troisième scénario, c'est que les banques centrales descendent les taux d'intérêt tel que prévu et que les obligations font de l'argent. Combien ? Je ne suis pas sûr, ça dépend où t'es. C'est sûr que les obligations qui sont à 20-30 ans vont faire plus d'argent que les obligations à court terme ou toute chose comme ça. Ça, c'est les scénarios.

Pour résumer, t'as les trois scénarios de taux d'intérêt : Un les taux d'intérêt montent qui est possible, les taux d'intérêt restent où ils sont ou c'est plus long avant qu'ils descendent les taux d'intérêt. Le troisième, c'est qu'ils descendent les taux d'intérêt aux attentes que tout le monde pensait. Tu fais de l'argent dans les obligations, surtout dans les obligations à long terme. L'autre scénario qui n'est pas exclusif, c'est que la dette privée qui est le plus à risque, dans la courbe de risques, commence à-- Ces compagnies-là commencent à faire faillite ou commencent à avoir des problèmes financiers qu'on voit en ce moment, surtout dans l'immobilier commercial. Ça, c'est des risques au niveau d'obligations, donc c'est important de-- Ce n'est pas facile de trouver où aller dans les obligations, je te dirais d'être conservateur dans le noyau de revenus fixes, puis si tu veux jouer certaines affaires pour faire un petit peu plus d'argent, peut-être minimiser cette partie-là, parce qu'il y a beaucoup d'incertitude. Ce n'est pas aussi simple de faire de l'argent dans les obligations.

Eric : Afin de glisser un mot tout à l'heure-- Si on regarde un petit peu les nouvelles à la télévision, c'est dur de pas entendre de-- On parle des niveaux de dette très élevés des ménages canadiens. On entend à perpétuité la problématique du logement au Canada. On peut aussi entendre l'exposition des banques du côté immobilier commercial, la dette commerciale, donc je te lance beaucoup de choses, mais j'étais curieux de savoir qu'est-ce qui t'empêche de dormir la nuit ?

David : Il y a un couple de choses. Les banques canadiennes, si nous regardons la façon qu'une banque fonctionne, qu'est ce qu'elles vont faire, c'est que elles vont prendre 1 $ de quelqu'un, genre tu investis dans des CPG, puis elles vont mettre ça sur la rue pour emprunter au monde jusqu'à 30 fois, donc ça veut dire en réalité, puis je simplifier un système qui est très complexe pour que le monde comprenne. Si nous regardons 1/30 fois, ça veut dire 3 %. Toute chose consent, puis cette remarque-là vient d'un de nos gestionnaires de portefeuille. Si nous avons 3 % des obligations de la dette que les banques empruntent fait faillite, les banques canadiennes vont se faire ramasser tout chose constante. Ça, ça m'inquiète un petit peu. C'est un phénomène qui, probabilité est assez faible, parce que les banques sont quand même suivies, mais c'est ça qui est arrivé un petit peu aux États-Unis en 2008. On n'est pas dans cette situation-là, mais c'est possible.

L'autre affaire qui m'inquiète de plus en plus, c'est une cyberattaque. La simple et bonne raison, c'est qu'on augmente les chances que l'intelligence artificielle, ça, c'est plus un risque géopolitique, puis c'est le risque par certains experts, il y a des experts qui regardent des risques, c'est un risque qui a une probabilité assez élevée, puis un impact assez élevé. Ça, ça me fait peur un petit peu de dire que demain matin, on pourrait avoir une attaque assez important au niveau gouvernemental ou peu importe, que ça bloque quelque chose. Au niveau du marché, le marché chuterait. Évidemment, toutes ces affaires-là font peur. On ne peut pas faire grand chose pour te protéger contre une affaire de même, mais toute chose constante, il y a une opportunité d'investir dans des compagnies qui bénéficient de ces affaires-là. Exemple des compagnies de sécurité, des compagnies de blockchain, ce genre de compagnies-là qui ont une expertise dans ça.

La troisième affaire qui me fait peur un petit peu, c'est la dette commerciale au niveau immobilier. Je pense qu'on ne sait pas c'est quoi l'impact encore des taux d'intérêts qui ont monté pour ces compagnies-là. Pour l'immobilier, j'en connais plusieurs qui sont dans l'immobilier, puis les projets sont de moins en moins payants. Quand tu as un taux d'intérêt à 4 %, que t'as prévu en 2021 pour commencer en 2024, puis là, les taux d'intérêt sont à 7-8 pour le commercial, puis l'immobilier ta valeur présente, la valeur du projet est beaucoup moins, donc à ce moment-là, il ne faut pas oublier ces genres de compagnies-là, ils ont beaucoup de staff, ils ont beaucoup d'employés. Ça se peut qu'on va avoir des défauts dans ces compagnies-là, puis défauts sur la dette, puis ces dettes-là sont entretenues par des caisses de retraite souvent. Les trois risques que je te dirais qui me font peur un petit peu, c'est les banques canadiennes un petit peu. C'est pas nécessairement les banques, mais c'est plus le consommateur, puis comment qu'il réagisse avec sa dette. Deux, c'est qu'est ce qui se passe au niveau attaque en ligne, ces affaires-là, puis le troisième c'est la dette commerciale dans l'immobilier surtout, parce que c'est des gros montants. Ça, ça me fait peur un petit peu de c'est quoi les impacts potentiels ? Évidemment, on veut se protéger un petit peu, mais tu sais, il y a des affaires qu'on ne pourrait pas se protéger.

Eric : David tu as mentionné un des risques que souvent les préoccupations des banques canadiennes, leur exposition, tu as aussi fait référence aux troubles que les banques ont eu en 2008-2009. Je vais te ramener dans un passé pas très loin, juste l'année passée, au sud de la frontière, quelques banques régionales qui ont fait défaut à cause d'une hausse des taux d'intérêt et puis peut-être un misalignement au niveau de leurs investissements. Est-ce que tu penses que la hausse des taux d'intérêt qu'on a eu, a eu son plein effet sur le secteur ?

David : C'est très difficile de savoir si les effets-- Il y a des gestionnaires chez nous qui disent : « Ça prend 18 mois avant de voir. » Là, on est en train de voir qu'est ce qui s'est passé en début de 2022 peut-être. Pour être bien honnête, on n'est pas sûr. La seule affaire qu'on pourrait faire, c'est de voir c'est quoi les indicateurs, mais par exemple, il ne faut pas oublier qu'en 2008 il y avait deux contextes qui est important, surtout si on parle de 2008 relié avec qu'est ce qui s'est passé avec les banques aux États-Unis, les banques régionaux, c'est le risque systématique. Ça, c'est un plus gros risque. Parce que quand t'as une banque qui fait faillite, puis ce n'est pas le cas au Canada, puis il ne faut pas faire peur au monde, mais si on a une banque qui fait faillite, l'affaire la plus importante, c'est qu'on coupe ou on isole cette banque-là avant qu'il y ait un risque systématique. Parce qu'il ne faut pas oublier cette banque-là fait affaire avec une autre banque, elle emprunte à une autre banque qui s'empruntent entre eux, puis une affecte l'autre. Si on est capable de tout de suite mettre une barrière un petit peu le traitement-- Malheureusement, quand on est malade, on a un traitement, surtout au niveau cancer. C'est le même principe si on veut isoler puis on veut enlever. Ça, c'est le plus gros risque qu'il faut faire attention, on n'est pas rendu qu'est-ce qui va arriver dans 12 mois. Les effets des taux d'intérêt peuvent prendre 18 mois, mais les effets positifs des baisses des taux peuvent être beaucoup plus rapides. Il peut y avoir une corrélation entre les deux aussi. Parce que qu'est-ce qui arrive ? C'est que le monde va commencer à dépenser beaucoup plus rapidement que l'effet. Ça veut dire que les bénéfices vont monter beaucoup plus vite que l'impact des taux d'intérêts dans 18 mois, 12 mois. J'espère que ça répond à ta question.

Eric : Merci David. Pour conclure la séance d'aujourd'hui, j'aurais une dernière question pour toi. On va revenir à la construction de portefeuilles. On parlait du portefeuille équilibré, portefeuille typique 50-50. Si on parle de portefeuille 60-40, il y avait plusieurs campagnes marketing. Il y avait des visions dans le marché. On parlait de potentiellement la mort du portefeuille 60-40, et ça est dû aux taux d'intérêts qui étaient plus élevés et des rendements attrayants du côté CPG et obligataire. Selon toi, est-ce que tu penses qu'il est toujours intéressant d'ajouter une portion de placements alternatifs à l'intérieur d'un portefeuille équilibré ?

David : Je te dirai la réponse courte, c'est oui pour deux raisons. Un, la corrélation, puis deux, le revenu. Puis je vais expliquer. La corrélation, il ne faut pas oublier, même si on est diversifié Canada, US, International, l'Europe, la Chine, peu importe les marchés émergents, quand il y a des mauvaises nouvelles, les marchés sont connectés mondialement. Ça veut dire que, pas mal, t'as une probabilité assez élevée que tes actions vont te descendre en même temps, peu importe où tu es. Tu n'es pas vraiment diversifié dans les actions parce qu'ils vont descendre différemment, mais il y a de fortes chances que s'il y a des mauvaises nouvelles, ils descendent en même temps. De l'autre côté, les obligations, c'est la même affaire. Si tu as des obligations sont toutes les obligations sont sensibles aux taux d'intérêts.

Ça veut dire une obligation gouvernementale puis une obligation commerciale, elles ont les mêmes niveaux, pas le même niveau de risque, mais elles vont sûrement descendre en même temps. S'il y a une hausse de taux d'intérêt ou des attentes différentes, des baisses. Tout ça pour dire. Ça, c'est la première raison. Quand on ajoute une alternative à un portefeuille, qu'est-ce qu'on fait ? C'est qu'on diminue cette corrélation-là. On enlève un petit peu de corrélation pour qu'une partie du portefeuille ne réagit pas, ni comme des actions et ni comme des obligations, parce que tu peux être dans une situation-- Puis, on a vu en 2022 où les actions et les obligations descendent en même temps, même avec des taux d'intérêt à 5 %. Dans ce cas-là, tu perds de l'argent, peu importe où tu es. La raison de corrélation, ça veut dire la façon que les affaires bougent en même temps, je te dirais les alternatives sont assez importantes d'avoir dans un portefeuille, je te dirais pour avoir un impact important, pour avoir un impact dans un portefeuille minimum 10-15 % selon toutes les recherches qu'on voit pour avoir un impact significatif.

De l'autre côté, le revenu. Si nous regardons les obligations d'investissement et nous regardons des fonds, nous regardons des actions, en général, pour avoir un revenu de ces investissements-là de plus que 4.5 %, c'est très difficile en moyenne. Je te dirais, pour du monde qui recherchent du revenu, il faudrait regarder des classes d'actifs différents, exemple des stratégies d'options, des stratégies de fonds de couverture. Ces stratégies-là nous permettent d'aller chercher beaucoup plus de revenus. Exemple, on peut bouger notre courbe de revenus de 4.5 à 6 avec des alternatives. Pour les deux raisons, je te dirais même avec les obligations qui nous donnent un coupon qui est assez intéressant, je te dirais pour la raison de corrélation, les affaires bougent en même temps, les actions et les revenus fixes, mais en même temps, pour la deuxième raison, c'est du revenu. Si tu recherches du revenu plus que 4.5 %, 5 %, tu veux exemple 60 000 $ soit 1 million par année, il faut vraiment considérer des classes d'actifs différents.

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Eric : Merci beaucoup David, comme d'habitude d'avoir partagé avec nous tes perspectives, tes opinions. Je te souhaite bonne journée et à bientôt.

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